insertion jeunesLe taux de chômage des jeunes est élevé dans tous les pays européens et particulièrement en France où il atteint 24 %. Le taux d’activité est également faible : il est de 4,5 points inférieur à la moyenne européenne en 2015.

Ils sont majoritairement en études et donc faiblement actifs :

  • Près de 50 % des 18-24 ans sont en études ;
  • 17 % sont salariés en CDI ;
  • 13 % sont au chômage.

Peu d’entre eux cumulent études et emploi : seulement 15 % des jeunes même si on constate une augmentation depuis les années 2000. 50 % de ce cumul recouvre l’apprentissage.

Bon à savoir : Le cumul études-emploi semble avoir des effets ambivalents. Il permet une meilleure insertion professionnelle à l’issue des études mais il augmente aussi le risque d’échec universitaire.

La spécialité de formation a une influence centrale sur la qualité de l'insertion

Dans le secondaire, c'est la filière industrielle qui fournit un avantage sur les filières tertiaires et générales tandis que dans le supérieur, ce sont les formations de la santé et du social qui offrent les meilleures conditions d’insertion. A l’université, les diplômés des formations scientifiques ont des trajectoires plus favorables que leurs homologues en lettres ou en sciences humaines, surtout au niveau bac + 3 ou bac + 4.

Par ailleurs, l'apprentissage favorise l’insertion dans l’emploi, davantage encore dans le cas des moins diplômés. Pour un même diplôme de CAP BEP, les apprentis du secondaire connaissent un taux d’accès durable à l’emploi près de 20 points supérieurs à ceux l'ayant obtenu par voie scolaire. Les ruptures de contrat d'apprentissage restent cependant élevées.

Une insertion hétérogène des jeunes

insertion des jeunesEn France, les jeunes ne sont pas tous dans la même situation face à l'emploi. Le taux de chômage des jeunes non diplômés est près de 3 fois plus élevé que celui des jeunes diplômés du supérieur.

Les non-diplômés mettent en moyenne 1 an pour accéder à leur premier emploi à durée indéterminée contre 3,3 mois pour les diplômés du supérieur.

7 ans après leur sortie de formation initiale en 2004 :

  • 1/3 des jeunes s'est stabilisé rapidement dans un emploi à durée indéterminée ;
  • 1/3 est parvenu à un emploi stable après un parcours plus difficile marqué par des allers-retours entre emploi à durée déterminée et de courtes périodes de chômage ;
  • 1/3 a connu une insertion longue et précaire avec de longues périodes de chômage voire un décrochage de l'emploi.

Des discriminations dans l'accès à l'emploi

discrimination

Les jeunes issus de l’immigration cumulent les di­fficultés. Ils ont un risque nettement plus élevé de chômage.

Parmi les moins de 30 ans, pour les jeunes descendants d’immigrés africains, ce risque est multiplié par 1,9 par rapport à un jeune sans ascendance migratoire, une fois neutralisés les effets liés à l’âge, au diplôme, à l’origine sociale ou au lieu de résidence.

A diplôme égal, les taux d’emploi des jeunes sans permis sont inférieurs aux taux d’emploi des jeunes avec permis. L’accès à l’automobile est très dépendant du soutien des familles : 84 % des jeunes possesseurs du permis et 64 % d’un véhicule âgés de 18 à 24 ans ont bénéficié d’un financement familial.

Par ailleurs, le lieu de résidence est également un facteur de discriminations. Il existe un rapport de 1 à 4 entre la zone d’emploi où le taux de chômage est le plus faible et celle où il est le plus élevé. 40 % des jeunes changent de zone d’emploi durant leurs débuts de vie active. L’offre résidentielle, inadaptée aux besoins des jeunes, est un frein majeur à leur mobilité.

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Sandrine Damie

 

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