robot

De multiples facteurs sont susceptibles de créer de nouveaux besoins en compétences, qui seront recherchées par les entreprises dans les années à venir. Les postes de cadres et les métiers de service à la personne vont notamment considérablement se développer dans les 15 années à venir.

Si tous les départs en retraite en Île-de-France, notamment dans la fonction publique, ne seront pas remplacés, de nombreuses opportunités d'emploi vont s'offrir aux jeunes diplômés. Les postes de cadres et les métiers de service à la personne notamment vont considérablement se développer... D'ores et déjà, les employeurs peinent à recruter des profils sur certains de leurs métiers. Pour certains secteurs, d'importants volumes de départs à la retraite prévus à court ou à moyen terme vont également nécessiter de nombreuses embauches pour renouveler la population des salariés.

L'analyse de ces divers éléments permet de prévoir quels seront les métiers de demain, c'est à dire les métiers qui recruteront le plus en France ou dans une région donnée. Même si les incertitudes économiques incitent à rester prudent sur les prévisions qui peuvent être réalisées, les opportunités de recrutement seront nombreuses dans une large palette de métiers, notamment dans les secteurs des services aux entreprises et des services à la personne. Quant aux autres métiers, ils ne cesseront pas pour autant d'embaucher, mais recruteront simplement dans des proportions plus restreintes.

Comment repérer les métiers de demain ?

En analysant les différentes facettes de l'emploi actuel (âge des salariés, mutations économiques, évolutions de la société...), il est possible de prévoir les besoins en métiers et en qualifications de demain.

métiers du futur

Selon Christine Afriat, docteur en sciences économiques, spécialiste de la prospective, de l'évolution des métiers et des compétences et auteur de plusieurs ouvrages sur ce sujet dont Les métiers de demain - trouver sa voie, le travail et les métiers évoluent sous l'influence de six facteurs : économiques, culturels et sociaux, organisationnels, démographiques, réglementaires, technologiques.

Ainsi le développement de l'automatisation industrielle a réduit le nombre d'emplois peu qualifiés dans les industries ; la mondialisation a contribué à la chute des effectifs de la confection textile en France ; l'allongement de la durée de la vie fait émerger les emplois de service à la personne tout comme un plus fort taux de natalité va accroître le besoin d'enseignants ou de gardes d'enfants, etc.

Des études sectorielles sont ainsi menées pour essayer d'appréhender les évolutions de l'emploi et des métiers puis d'anticiper les actions en termes de formation ou d'évolution des compétences demandées.

bon à savoirselon l’Insee, 29,2 millions de personnes occupent un emploi en France au sens du Bureau international du travail (BIT), et 3 millions sont au chômage, soit 10,1 % de la population active. Ce taux est plus élevé notamment parmi la population jeune (17,3 %). Avec 6 millions d’emplois et un taux de chômage de 8,1 %, l’Île-de-France résiste mieux à la crise.

Des métiers en tension...

Certains métiers dits « en tension » manquent d'ores et déjà de personnel. Il s'agit de postes pour employés de cuisinelesquels il existe plus de besoins en recrutement que de candidats. Selon l'enquête Besoin en main d'œuvre (BMO) réalisée par Pôle emploi, les employeurs franciliens jugent que 35,6 % de leurs projets d'embauches sont difficiles (sur 346 628 recrutements prévus dans la région en 2017).

Parmi les métiers comptant la part la plus importante de recrutements jugés difficiles en Île-de-France, les ingénieurs, cadres d'études et de recherche et développement du secteur informatique se hissent à la première place (62 % d'embauches jugées difficiles), suivis par les agents d’entretien, puis les

professeurs d’art (musique, danse, spectacles), puis les employés de cuisine, puis les agents de sécurité et enfin les aides à domicile et aides ménagères.

...aux métiers émergents

D'autres métiers apparaissent, qui n'existaient pas auparavant, en raison des évolutions technologiques ou des mutations de la société (évolution des modes de vie, enjeux écologiques...). Ils constituent de nouvelles opportunités d'emploi, notamment pour les jeunes diplômés.

produits toxiquesEn 2015, l'Apec (Association pour l'emploi des cadres) a listé plus de 70 de métiers en émergence, dans neuf groupes de fonctions (commercial/marketing ; informatique/Internet ; communication/création ; études/R&D ; gestion/finance/administration ; production industrielle ; ressources humaines ; santé/social/culture ; services techniques). On retrouve par exemple dans cette liste les métiers de chef de projet e-CRM (electronic customer relationship management), qui gère la relation client sur internet ; de géomaticien, qui exploite un système d'informations géographiques et met ces données à disposition des utilisateurs ; d'analyste

KYC (Know Your Customer), qui gère les risques financiers et de blanchiment d'argent dans le domaine bancaire ; de data miner, qui récolte et analyse les données des programmes informatiques ; ou encore d'écotoxicologue, qui étudie la toxicité des produits issus de différentes industries.

Les métiers d'avenir

Les métiers d'avenir recèlent aussi de nombreuses opportunités. Repérés par les experts en prospective, il s'agit de métiers qui devraient offrir un grand nombre de postes à pourvoir dans les années à venir.

ouvrier

Il peut s'agir de métiers pour lesquels de nombreux départs à la retraite sont prévus (comme les agents d'entretiens ou les enseignants), ou de métiers qui devraient bénéficier de nombreuses créations d'emploi, comme les métiers d'aide et de soin à la personne, en raison des nouveaux besoins liés au vieillissement de la population.

Des secteurs moins dynamiques à ne pas négliger

Les métiers avec peu de nouveaux postes à pourvoir (peu de fin de carrières ou peu de création d'emploi), comme ceux d'ouvriers peu qualifiés du BTP ou de l'industrie, ne sont pas forcément ceux qui embauchent le moins : ils peuvent être soumis à un fort turn over ou avoir des difficultés à attirer les salariés.

Certains métiers fragilisés, qui connaissent une diminution de leurs effectifs, peuvent également receler des opportunités de recrutement. Ils peuvent en effet être affectés par des départs massifs à la retraite nécessitant un renouvellement, qui même s'il est partiel débouchera sur d'importants volumes de recrutement. C'est le cas par exemple des métiers de l'administration. D'autres secteurs, comme l'industrie, peuvent avoir des difficultés à attirer des profils jeunes sur leurs métiers.

Les secteurs qui devraient le plus recruter en France

De quoi sera fait l'avenir ? En partant des données actuelles et en les extrapolant, le Commissariat général à la stratégie et à la prospective) a essayé de prévoir quels seraient les secteurs de la nouvelle croissance d'ici à 2030. Selon ses travaux, entre 1,6 million et 2,2 millions d'emplois devraient être créés en France entre 2010 et 2030.

hôtel et tourismeTrois groupes de secteurs concentreraient la majorité des créations d'emploi durant cette période : les services d'utilité collective (éducation, santé, action sociale) et les services à la personne ; les secteurs dit « d'intermédiation » (télécommunications, logistique, banques, commerces...) et de la construction ; et les services aux entreprises (conseil et assistance, recherche et développement...). La demande croissante de loisirs devrait par ailleurs bénéficier aux secteurs du tourisme et de l'hôtellerie-restauration. Deux grands secteurs, l'industrie et l'administration, seraient destructeurs d'emplois. Cela est à relativiser partiellement : le mouvement de désindustrialisation de la France est notamment amené à ralentir dans les années à venir.

Ces prévisions sont établies à partir de grandes tendances qui se dessinent et sont appelés à se développer en France dans les années à venir. Les scénarios envisagés prévoient ainsi une poursuite de la tertiarisation de l'économie, ainsi qu'une élévation des niveaux de qualifications. Ces évolutions, qui devraient toucher tous les secteurs, influenceront notamment les postes de cadres et les professions « supérieures », appelés à se développer.

Une autre tendance, liée au développement des besoins liés au vieillissement de la population, permettra cependant le maintien de nombreuses opportunités d'emploi sur des métiers plus faiblement qualifiés (aides à domicile, infirmiers...). D'autres professions, affectées par de nombreux départs à la retraite, offriront également de nombreuses opportunités d'emploi. C'est le cas notamment des agents d'entretien et des aides à domicile.

Les 10 secteurs les plus créateurs d'emploi en France d'ici à 2030

- Services opérationnels
- Conseils et assistance
- Action sociale
- Services personnels et domestiques
- Activités récréatives, culturelles et sportives
- Bâtiment
- Éducation
- Transport
- Santé
- Promotion et gestion immobilière

Source : Les Secteurs de la nouvelle croissance – Commissariat général à la stratégie et à la prospective.

Services à la personne: un important vivier d'emplois

aide à domicileLes services à la personne connaitront à la fois de nombreux départs à la retraite et d'importantes créations d'emploi, liées notamment au vieillissement de la population. Cela profitera en particulier aux professions liées au soin et à l'accompagnement de la dépendance.

Selon une étude conjointe de 2015 entre la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social et France Stratégie qui portaient sur les perspectives d’emploi d’ici 2022, les métiers d'aides à domicile, d'aides-soignants et d'infirmiers pourraient créer 350 000 emplois. Par ailleurs, le métier d'assistant maternel devrait également offrir de nombreux postes à pourvoir, en raison d'importantes fin de carrière dans cette profession, et de besoins qui devraient rester insatisfaits pour la garde des jeunes enfants.

Dans le même temps, le mouvement de professionnalisation des métiers de l'aide à domicile est amené à se poursuivre. Grâce aux efforts de la branche, près de la moitié des professionnels de l'aide à domicile sont aujourd'hui déjà qualifiés, un grand nombre étant titulaires du DEAVS (diplôme d'État d'Auxiliaire de Vie Sociale, de niveau V).

 

Exemples de métiers :

Aide à domicile pour personnes âgées
L’aide à domicile pour personnes âgées assiste les personnes âgées dans les actes de la vie quotidienne et la réalisation des travaux ménagers afin de maintenir leur autonomie.

Responsable de service d’aide et de soins à domicile
Le responsable de service d’aide et de soins à domicile gère une structure qui propose au domicile des patients des prestations d’aide et de soins.

Auxiliaire de vie sociale
L’auxiliaire de vie sociale assiste, chez elles, les personnes qui requièrent une aide pour accomplir les tâches et activités de la vie quotidienne.

Aide-soignant(e)
Sous la responsabilité de l’infirmier, l’aide-soignant est là pour assurer le bien-être physique et moral des personnes malades tout au long de leur séjour en établissement de santé. 

Infirmier(ère)
En établissement médical ou à domicile, l’infirmier participe aux soins de santé et d’hygiène du malade.

Assistant(e) maternel(le)
L’assistant maternel reçoit et garde à son domicile de jeunes enfants qui lui sont confiés par leurs parents et dont il assure l’éveil, l’alimentation et l’hygiène.

 

Les métiers liés aux nouvelles technologies

imprimante 3D

S'ils restent relativement jeunes et moins concernés par les départs à la retraite, certains métiers devraient connaître des créations d'emploi pour accompagner le développement des nouvelles technologies. Cela profiterait notamment aux ingénieurs de l’informatique, au personnel d’étude et de recherche et aux cadres techniques de l’industrie. Ces trois familles professionnelles pourraient offrir 200 000 emplois supplémentaires d'ici à 2022, selon l'estimation de la Dares.

En particulier, les métiers du numérique (développeurs, web designers) auront d'importants besoins de recrutement à court terme. Les professionnels du secteur ont identifié plus de 36 000 créations nettes d'emploi dans la filière numérique à l'horizon 2018.

 

Exemples de métiers :

Webmestre
Le webmestre est le responsable d'un site internet. Selon l'entreprise où il travaille, il aura des fonctions techniques, éditoriales ou graphiques... voire les 3 !

Webplanner
Le webplanner organise les campagnes publicitaires d'une entreprise ou d'une marque.

Intégrateur(trice) web
L'intégrateur web traduit en langage informatique les maquettes graphiques d'un site web.

Chef(fe) de projet web
Le chef de projet web coordonne les équipes techniques, de création et de production pour mener à bien un projet web ou mobile.

Community manager
Le community manager crée des comptes sur les réseaux sociaux puis les anime en vue du développement de la présence en ligne d'une marque, d'une association, d'une entreprise, d'une personnalité, etc.

Chef(fe) de projet multimédia
Jeux vidéo, sites internet, application mobile... Le chef de projet multimédia chapeaute la création de projets multimédia en veillant au respect des délais, du budget et des objectifs qui lui sont fixés.

Développeur(euse)
Le développeur informatique conçoit ou adapte des programmes informatiques.

Chief digital officer
Le Chief digital officer est responsable de la transformation numérique de son entreprise.

Data Scientist
Le Data Scientist trie et analyse des millions de données pour mieux connaître les pratiques et attentes des clients de l'entreprise.

UX designer
L'UX designer est le spécialiste de l'expérience utilisateur sur internet. Il imagine la meilleure ergonomie possible pour faciliter l'accès aux services ou produits en ligne.

Ingénieur(e) logiciel informatique
L'ingénieur logiciel conçoit et réalise des logiciels informatiques.

Responsable e-CRM 
Le responsable e-CRM fidélise, via un programme d’actions, l’internaute et la marque dont il assure la promotion et la croissance des ventes.

Les métiers de l'économie verte

Même s'il reste très sensible à la conjoncture économique, le développement des métiers liés à la préservation de l'environnement devrait se poursuivre. Selon une étude du Boston Consulting Group réalisée en 2009, la mise en œuvre de l'ensemble des mesures prévues par le Grenelle de l'environnement pourrait amener à la création de 600 000 emplois d'ici à 2020 notamment dans la fonction publique.

La « croissance verte » a en effet un impact sur un large panel de secteurs économiques. Elle concerne en premier lieu les éco-activités, des secteurs directement liés à la protection de l'environnement ou à la gestion des ressources naturelles, mais implique également le « verdissement » de nombreuses activités (dans le transport, le bâtiment et l'agriculture notamment), amenées à évoluer pour mieux prendre en compte les nouvelles contraintes écologiques et environnementales.

 

Exemples de métiers :

Installateur(trice) de panneaux solaires photovoltaïques 
A la fois couvreur et électricien, l’installateur de panneaux solaires photovoltaïques participe au développement des énergies renouvelables.

Ingénieur(e) environnement
Faire respecter les réglementations environnementales et trouver des solutions pour limiter les pollutions : telles sont les missions de l’ingénieur environnement.

Ecotoxicologue
L’écotoxicologue étudie la toxicité de différents produits industriels (médicaments, pesticides…) vis-à-vis des organismes vivants et des milieux naturels.

Agent(e) technique de l'environnement
L’agent technique de l’environnement mène des actions de surveillance, de gestion, d’aménagement et de mise en valeur du patrimoine naturel.

Expert(e) en bilan carbone
L’expert en bilan carbone accompagne et conseille les entreprises ou les collectivités dans la mise en place de stratégies de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.

Chef(fe) de projet sites et sols pollués
Le chef de projet sites et sols pollués met son expertise au service de la réhabilitation des sols contaminés par des activités industrielles ou minières.

Ingénieur(e) éco-conception
L’ingénieur éco-conception participe à la conception de produits industriels en tenant compte de leurs impacts sur l’environnement à chaque étape de leur vie.

Technicien(ne) de traitement des déchets
Métier au service de l’environnement, le technicien de traitement des déchets veille au bon déroulement du processus de tri, de recyclage ou d’élimination des déchets.

Rudologue
Le rudologue analyse les modes de productions de nos déchets afin de proposer des solutions permettant d’en diminuer la quantité et les nuisances.

Conseiller(ère) en environnement
Le conseiller en environnement sensibilise les industriels ou les élus à l’importance de la protection de l’environnement.

Les secteurs d'avenir en Île-de-France

L'Île-de-France se démarque par une forte proportion de cadres. Dans la région, entre 520 000 et 728 000 emplois pourraient être créés à l'horizon 2030, dont une partie liée au projet du Grand Paris.

BTP

Environ 50 000 postes par exemple pourraient être créés dans les métiers du bâtiment qui vont devoir s’adapter aux nouvelles obligations environnementales.

L'Île-de-France est une terre de contrastes. Si elle représente près d'un quart de l'emploi national, elle connaît une sur-représentation des métiers de cadres et une sous-représentation des métiers d'employés ou d'ouvriers.

Le bassin parisien attire en nombre les jeunes entre 20 et 30 ans pour poursuivre leurs études ou trouver leur premier emploi. Mais on compte aussi beaucoup de départs vers la province pour les plus de 30 ans.

L'emploi actuel en Île-de-France

En 2014, l'Île-de-France comptait plus de 6 millions d’emplois salariés et non-salariés (23,9 % des effectifs au niveau national), dont 85,5 % étaient employés dans des activités tertiaires. La région se démarque par la présence de grands groupes, de sièges sociaux et de centres de décision. Elle concentre également les établissements d'enseignement supérieur et les centres de recherche et développement. Enfin, les activités de son territoire sont plus souvent orientées vers la production de biens et de services à haute valeur ajoutée. On y trouve 11 pôles de compétitivité destinés à développer des projets et de l'emploi sur des marchés porteurs.

Les spécificités de l'économie francilienne expliquent que la région se différencie du reste de la France par une plus forte proportion de cadres (28 % des effectifs salariés contre 17,1 % en France) et de professions intermédiaires (26,4 % contre 25,6 %). Les ouvriers, et en particulier les ouvriers industriels, sont au contraire sous-représentés dans la région (13,5 %, contre 21,3 % pour l'ensemble de la France).

Les métiers les plus spécifiques à l'Île-de-France sont les métiers qualifiés relatifs aux domaines professionnels de la communication, des arts, de l'informatique, de la recherche, du tourisme, de la comptabilité et de la finance, des transports et du commerce.

Depuis les années 90, les effectifs ont fortement diminué chez les ouvriers de l'industrie, du bâtiment et chez les secrétaires. Ils ont augmenté en revanche dans les services à la personne (notamment les emplois d'assistante maternelle), l'action sociale et l'informatique.

En termes de répartition entre les départements franciliens, on peut dire que les métiers des banques et assurances, de la communication, des arts, et de l'hôtellerie-restauration sont très concentrés à Paris. Dans la petite couronne, on trouvera davantage les ingénieurs et cadres de l'industrie et les informaticiens. Enfin les métiers industriels, de l'agriculture et du transport sont davantage présents en grande couronne.

L'industrie francilienne se recentre sur les activités à forte valeur ajoutée

L'Île-de-France a connu un important mouvement de désindustrialisation depuis les années 80. En 2016, la part de l'industrie y était plus faible que dans les autres régions (7,8 %, contre environ 12 % dans l'ensemble de la France), mais le secteur regroupe tout de même près de 455 280 salariés, ce qui place l'Île-de-France à la première place pour ses effectifs industriels.recherche

Au fil des années, la région s'est progressivement recentrée autour de secteurs dynamiques et a délocalisé ses activités de production les moins compétitives, pour conserver en priorité les activités innovantes et à forte valeur ajoutée (recherche et développement, marketing, design, publicité...). Si l'industrie francilienne conserve quelques sites de production dans des secteurs fragilisés (automobile, fabrication de produits informatiques et électroniques), elle accueille également un grand nombre de secteurs dynamiques (aéronautique, pharmacie, agro-alimentaire...).

La création de pôles de compétitivité est un facteur qui contribue à l'innovation et au dynamisme de l'industrie francilienne. La région en compte 11 : Advancity Ville et Mobilité Durables (ingénierie/services) ; Astech (aéronautique/Espace) ; Cap Digital Paris Region (TIC) ; Cosmetic Valley (biens de consommation) ; Elasto pôle (chimie/matériaux) ; Finance Innovation (ingénierie/services) ; Medicen Paris Région (biotechnologies/santé) ; Mov'eo (transports) ; Novalog (ingénierie/services) ; Systematic Paris Région (TIC) ; Vitagora (agriculture, agroalimentaire).

Prospective au niveau de l'Île-de-France

S'appuyant sur l'analyse des évolutions macroéconomiques et démographiques que devrait connaitre la région, une étude prospective réalisée par Défi métiers a estimé qu’à l'horizon 2030, entre 520 000 et 728 000 emplois pourraient être créés en Île-de-France, soit entre 30 % et 40 % des créations nationales d'emploi prévues sur cette période.

Dans la région, les secteurs industriels, notamment ceux liés aux activités de hautes technologies et haut de gamme, contribueront à cette croissance des emplois. Le secteur de la pharmacie créerait ainsi entre 2 000 et 3 000 emplois à l'horizon 2030, et celui de l'agroalimentaire entre 4 000 et 4 500 emplois. Mais ces activités industrielles, compétitives et fortement présentes en Île-de-France, entraineraient surtout d'importants volumes de créations d'emploi dans les services associés, très qualifiés, auxquelles elles auraieIDFnt recours pour se développer. Le secteur des conseils et de l'assistance aux entreprises (activités informatiques, comptables, publicité...) créerait selon les prévisions entre 123 500 emplois et 142 500 emplois d'ici à 2030, tandis que la recherche et développement (R&D) connaitrait une croissance de 13 500 à 15 500 emplois supplémentaires. Sur des postes moins qualifiés, le développement des industries de hautes technologies devrait contribuer également à de nombreuses créations d'emploi dans le secteur des services opérationnels (sécurité, nettoyage, intérim...), avec entre 134 500 et 138 500 nouveaux emplois à l'horizon 2030. À noter également, les activités financières, très présentes en Île-de-France créeraient sur la même période entre 46 500 et 52 000 emplois supplémentaires.

Les activités de service aux personnes, elles aussi très bien représentées dans la région (200 000

hôpital

emplois, soit 22 % de l'emploi national), devraient connaitre également de nombreuses créations d'emploi. Le vieillissement de la population, même s'il sera moins important qu'en province, devrait ainsi contribuer à la croissance des services personnels liés à la dépendance. Les secteurs de la santé et de l'action sociale (infirmiers, aides-soignants, aides à domicile...) pourraient créer entre 67 500 et 76 000 emplois d'ici à 2030. D'autres facteurs, comme l'augmentation du taux d'activité des femmes ou la poursuite de la hausse des revenus de la population francilienne, devraient aussi contribuer à créer de nouveaux besoins dans les domaines de la garde des enfants, des services domestiques, ou encore des loisirs. A l'horizon 2030, le secteur des services personnels et domestiques (assistantes maternelles, coiffeurs, esthéticiens, employés de maison, agents d'entretien...) créerait entre 42 500 et 43 000 nouveaux emplois en Île-de-France, tandis que les activités récréatives, culturelles ou sportives pourraient connaître une croissance de 71 000 à 72 500 emplois supplémentaires.

Les 10 secteurs les plus créateurs d'emploi en Île-de-France à l'horizon 2030

- Conseil et assistance
- Services opérationnels
- Construction
- Santé, action sociale
- Activités culturelles, récréatives et sportives
- Services personnels et domestiques
- Activités financières
- Éducation
- Distribution
- Transports

Source : Les créations d'emploi en Île-de-France à l'horizon 2030, Défi métiers.

Les secteurs affectés par les fins de carrières en Île-de-France

Selon l'Insee, 3 actifs sur 10 exerçant un emploi en Île-de-France sont susceptibles de cesser leur activité d'ici à 2020, soit 1 644 000 personnes. Certains métiers seront plus représentés parmi ces départs. Dans la région, les cadres administratifs et financiers formeront le contingent le plus important, avec 90 000 départs d'ici à 2020, suivis par les agents d'entretien (75 500 départs).

Quant aux secteurs d'activités les plus affectés par les fins de carrière, l'administration publique (180 000 départs), le commerce (174 000) et l'enseignement (124 200), représenteront à eux trois 29 % des cessations d'activités en Île-de-France entre 2010 et 2020.

Certains secteurs connaitront enfin une proportion importante de fins de carrières, au regard de la part de leurs effectifs concernés. Ainsi, 40 % des salariés de la métallurgie pourraient cesser leur activité en Île-de-France d'ici à 2020, 35 % de ceux exerçant dans les activités de fabrication de matériel de transport, et 36 % dans celles de produits informatiques, électroniques et optiques.

Les fins de carrières entraineront des besoins en renouvellement de personnel différents selon les secteurs. Pour les cadres administratifs notamment, le remplacement des salariés qui cesseront leur activité devrait occasionner d'importantes opportunités de recrutement. Dans les activités industrielles (métallurgie, fabrication de matériel informatique...) les départs pourraient au contraire s'accompagner d'un nombre réduit de remplacements.

Impact du projet du Grand Paris sur l'emploi francilien

Grand Paris

La métropole du Grand Paris a vu le jour le 1er janvier 2016. Le projet prévoit la mise en place d'une gouvernance partagée pour 131 communes de la région parisienne, regroupant plus de 7 millions de franciliens, soit plus de la moitié des habitants de la région. De grands objectifs ont été associés à la réalisation du Grand Paris, notamment dans le domaine de la construction de logements neufs et d'infrastructures de transport, qui s'ils sont réalisés pourraient contribuer à la création de nombreux emplois dans la région.

Selon l'étude réalisée par Défi métiers, le projet Grand Paris pourrait, si l'ensemble des investissements prévus sont réalisés, générer 175 000 emplois en Île-de-France à l'horizon 2030. Le projet aurait un impact direct pour l'emploi dans le secteur de la construction (55 000 nouveaux emplois liés au Grand Paris) et des transports (création de 9 000 emplois). La construction de logements neufs entrainerait par ailleurs un accroissement de la population, qui aurait pour conséquence de créer des emplois supplémentaires dans les secteurs des services à la personne (26 500 emplois), de la santé (12 000 emplois) ou de l'éducation (12 000 emplois).

Mes ressources utiles

DARES, Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques

39-43, quai André-Citroën, 75902 Paris cedex 15, tél. 01 44 38 32 15.

http://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statistiques/

 

 

INSEE Île-de-France

7, rue Stephenson, 78188 Saint-Quentin-en-Yvelines cedex, tél. 01 30 96 90 00.

http://www.insee.fr/fr/regions/idf/

 

CEREQ, centre d'études et de recherche sur les qualifications

11, rue Vauquelin, 75005 Paris, tél. 01 44 08 69 10.

http://www.cereq.fr

 

CGSP, Commissariat général à la stratégie et à la prospective

18, rue de Martignac, 75700 Paris cedex 07, tél.01 42 75 60 00

http://www.strategie.gouv.fr

 

 

Les métiers en émergence au travers des offres Apec

Dans son étude n° 2015-02 de janvier dernier, l'Observatoire du marché de l’emploi cadre de l'Apec aborde les métiers en émergence au travers des offres d’emploi.

http://fr.slideshare.net/salsabil_74/lesmtiersenmergenceautraversdesoffresapec

 

Outils pédagogiques

Beau travail - Découvrez des métiers qui recrutent !

En France, 400 000 emplois ne sont pas pourvus. Le Medef a recensé les métiers qui recrutent sur un portail qui présente chacune de ces professions et les parcours de formation qui permettent d'y accéder.

http://www.beautravail.org/

 

30 idées reçues sur l'emploi et les métiers

Ce guide pratique publié par le magazine Alternatives Économiques en partenariat avec l'Onisep et avec le soutien de l'Agefa PME permet de disposer d'une information de qualité sur l'insertion, l'emploi et les métiers qui aident à combattre les idées reçues.

http://www.alternatives-economiques.fr/30-idees-recues-sur-l-emploi-et-les-metiers_fr_pub_901.html

 

Études et statistiques

 

Les métiers en 2020 (Note CAS - Dares)

Selon cette note d'analyse, les volumes de postes à pourvoir entre 2010 et 2020 resteront nombreux en raison des départs à la retraite. Par ailleurs, la tertiarisation des emplois se poursuivra, avec une progression des métiers de services, notamment de la santé et des services aux personnes.

http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2012-022.pdf

 

Les secteurs de la nouvelle croissance : une projection à l'horizon 2030 (Rapport, CAS)

Dans ce rapport, le centre d'analyse stratégique (CAS) tente d'identifier les secteurs qui seront créateurs ou destructeurs d’emplois à long terme.

http://archives.strategie.gouv.fr/cas/content/les-secteurs-de-la-nouvelle-croissance-une-projection-lhorizon-2030-note-de-synthese-259-jan.html

 

Les créations d'emploi en Île-de-France à l'horizon 2030 (Défi métiers, décembre 2012)

Selon cette étude de Défi métiers, le carif-oref francilien, entre 520 000 et 728 000 emplois pourraient être créés en Île-de-France entre 2012 et 2030.

http://www.defi-metiers.fr/publications/les-creations-demploi-en-ile-de-france-lhorizon-2030-focale-ndeg21

 

La silver économie, une opportunité de croissance pour la France (Rapport, CGSP)

Entre 2005 et 2035, le nombre des seniors devrait connaître en France une hausse de 80 %. Ce rapport s'interroge sur la valeur économique que peut recéler ce vieillissement de la population.

http://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/archives/CGSP_Silver_Economie_dec2013_03122013.pdf

 

Les seniors franciliens cesseront leur activité plus tard que les provinciaux

D’ici à 2020, trois actifs sur dix exerçant un emploi en Île-de-France sont susceptibles de cesser leur activité, soit 1 644 000 personnes, prévoit cette étude réalisée par l'Insee Île-de-France et Défi métiers.

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1291976

 

Enquête Besoins en Main d'Œuvre (BMO)

Réalisée chaque année par Pôle emploi, cette enquête permet de visualiser, au niveau national et par région, les prévisions de recrutement des employeurs et les métiers que ceux-ci ont le plus de difficultés à pourvoir.

http://bmo.pole-emploi.org/

 

Contrats d'études prospective (CEP)

Afin d'anticiper les mutations économiques, les branches professionnelles et l'État peuvent élaborer conjointement des contrats d'études prospectives. Les synthèses de ces documents sont de véritables mines d'informations sur la santé économique et les besoins futurs en recrutement d'un secteur.

https://travail-emploi.gouv.fr/emploi/accompagnement-des-mutations-economiques/appui-aux-mutations-economiques/article/contrats-d-etudes-prospectives-376613

 

Référentiel des métiers en émergence (Apec)

Dans ce guide de 2013, l'Apec a recensé une soixantaine de nouveaux métiers en développement ou en transformation qui présentent de réelles opportunités de recrutement pour les cadres et les jeunes diplômés.

https://www.defi-metiers.fr/sites/default/files/users/229/metiers_emergence_apec.pdf

 

Les métiers en 2022 (Rapport, France Stratégie juillet 2014)

Découvrez le rapport de France Stratégie (Commissariat général à la stratégie et à la prospective) sur les métiers à l'horizon 2022.

http://www.strategie.gouv.fr/blog/2014/07/rapport-les-metiers-en-2022/

 

Marché du travail : la grande fracture

Analysant la polarisation induite par le progrès technologique entre les métiers très qualifiés, d’une part, et les emplois de service, plus précaires et moins bien rémunérés, d’autre part, cette étude de l'Institut Montaigne, think tank indépendant, interroge les conditions de la création d’emplois dans une économie post-industrielle.

http://www.institutmontaigne.org/fr/publications/marche-du-travail-la-grande-fracture

 

Le numérique : une chance à saisir pour la France

Découvrez 4 études et 33 propositions pour une France numérique. Ce document est le fruit des regards croisés d’un leader mondial du numérique et d’étudiants de grandes écoles sur l’opportunité que représente le numérique pour la France.

http://www.cgi.fr/sites/default/files/files_fr/Grenelle_du_numerique/livre_blanc-cgi-grenelle-final2.pdf



 

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