Parvenir, à l’horizon 2030, au ratio d’un mètre carré de bibliothèque universitaire (BU) par étudiant et d’une place assise pour dix étudiants : c’est l’objectif rappelé dans le dernier rapport de l’Inspection Générale des Bibliothèques (IGB) publié au printemps dernier.

Actuellement, la moyenne ne dépasse pas O,7 mètre carré (m²) de BU par étudiant selon le le rapport. C’est bien moins que dans les pays anglo-saxons, où les étudiants disposent de 1,5 m², ou que l’Allemagne où ils bénéficient de 2,1 m².

Bibliothéque

Des bibliothèques parisiennes saturées

Le nombre de places en bibliothèque universitaire est aussi marqué par de fortes disparités selon les régions. Il fallait ainsi compter en 2010 une place pour quinze étudiants dans les universités d’Aix-Marseille ou de Lille, contre une place pour huit étudiants à La Rochelle, Limoges ou Strasbourg.

Mais l’Île-de-France, et particulièrement Paris et les bibliothèques proches de la capitale, est de loin la région où les étudiants souffrent le plus du manque de places en bibliothèques.

L’université Paris 2 est celle où la situation est la plus critique, avec une place en BU pour 77 étudiants, avant Paris 1 (1/59 places par étudiant) et Paris 4 (1/33). Seules les universités de Cergy (1/8 places par étudiant) et de Versailles-Saint-Quentin atteignent ou sont proches de l’objectif d’une place pour 10 étudiants.

Face à la hausse du nombre d’étudiants, doubler le rythme de construction de bibliothèques


D’importants travaux de rénovation ou de construction de bibliothèques ont déjà été entrepris. Dans le cadre du plan « bibliothèques ouvertes » lancé en 2016, les horaires d’ouverture des bibliothèques universitaires ont aussi été élargis.

Cependant, face à l’augmentation prévisible du nombre d’étudiants à l’université dans les années à venir, le rapport de l’IGB appelle à « multiplier par deux le rythme de construction et de rénovation des bibliothèques », faute de quoi 34 000 places en BU pourraient manquer à l’horizon 2030.

Adapter les bibliothèques universitaires aux nouveaux usages

bibliothéqueLe rapport recommande également d’adapter les locaux des bibliothèques aux nouveaux usages : travail en groupe, utilisation du numérique, etc. Pour l’IGB, les futurs bâtiments devront « avoir des horaires d’ouverture étendus et être modulables ».

Ils devront également être « susceptibles de combiner usages individuels (silencieux) et collectifs (potentiellement bruyants), correctement câblés et équipés, capables de favoriser l’autonomie de leurs usagers, ouverts sur la vie du campus universitaire ».
Consulter le rapport de l’Inspection Générale des Bibliothèques

 

Raphaëlle Pienne

 

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